Visite de Jyc

Toujours aussi intimidé le bossu entre dans la pièce.

Bien le Bonjour Dame Arielle il s'incline.

Il prend place dans le fauteui qui lui est proposé et en tripotant maladroitement sa besace posée sur ses genoux, il regarde autour de lui, esbaudi comme un enfant.

Je suis venu scéan Madame, m'enquerrir de votre état, après la mise au monde de Damoiselle Rose Deldor de Plantagenet.

Il regarde la Dame, des cernes sont encore visibles sous ses yeux, mais elle rayonne déjà à nouveau comme seul les mères savent le faire.

Gardons la politique et les affaires courantes pour plus tard, si vous le voulez bien, c'est l'épouse de mon ami que je suis venu voir et sa fille peut être, non point la Chancellière du Roy pour l'Angleterre.

Il se demande alors, si vu son rang, il n'a pas dépassé les limites de la bienséance, elle l'a invitée en taverne, soit, mais n'était ce pas pure forme de politesse?

Un chaleureux sourire étirant ses lèvres, Arielle écouta le gentil bossu s'exprimer, visiblement intimidé par les lieux. Elle alloit luy répondre lorsqu'on frappa doulcement à la porte. La servante entra alors et déposa sur un guéridon un flacon de vin de Loir dont elle servict deux verres.

Merci, Mariette.

La servante s'étant retirée, Arielle leva son verre afin de trinquer avec Jyc.

À vostre visite, mon cher messire! C'est fort courtois à vous de venir vous enquérir de mes nouvelles et de celles de ma fille.

Ses yeux rayonnèrent. Elle apprécioit l'éloquent bossu maugré ses quelques emportements, et estoit ravie de le recevoir chez elle.

Eh bien, je me porte à merveille, maugré la fatigue liée à l'épreuve de l'enfantement, de mesme que ma mélancolie de voir mon époux me laisser, en ces jours si importants pour nostre petite famille, afin d'escorter Sa Majesté, comme luy dicte son devoir. En faict, je suis profondément marrie de ne pouvoir l'accompagner; je devois mesme faire partie du comité d'accueil du cortège royal en Anjou, mais ma jolie Rose en a décidé autrement...

Elle eut un tendre sourire.

Je ne regrette rien, bien entendu. La naissance de cet ange descendu du ciel me comble véritablement de joye. C'est seulement que j'aurois aimé pouvoir estre là lors du passage de la Reyne et de mon très cher ami Juliano. Il y a d'ailleurs plusieurs personnes du cortège royal que j'aurois revues avec grand plaisir.

Son regard se fict lointain quelques instants, avant de revenir se poser sur les traits du bossu.

Au faict, Messire Jyc, permettez-moy de vous corriger en toute amitié: je ne suis guère Chancelière du Roy pour l'Angleterre... Je suis Grande Ambassadrice de France, c'est-à-dire que j'ai sous ma supervision toutes les Ambassades royales de France auprès des autres royaumes. J'estois également ambassadrice en Angleterre, mais j'ai démissionné de toutes mes charges là-bas, avec un pincement au coeur, je l'avoue. Je souhaicte désormais me consacrer à mon office au Louvre, à ma modeste implication dans le développement de nostre belle Angers, et bien sûr... et surtout à ma famille, qui me mande plus d'attention que jamais.

Elle sirota une gorgée de vin. À ce moment, un braillement se fict entendre quelque part dans la maison.

Quand on parle du loup... murmura-t-elle, un heureux sourire illuminant ses traits. Messire Jyc, vous aurez sous peu l'occasion de faire la connoissance de ma fille. Elle vient de se réveiller.

[hrp toutes mes excuses, j’ai eu quelques contrariétés qui ne m’ont pas permises de répondre promptement, je n’aurais pas engagé ce rp, si je l’avais sut avant, je vais pouvoir à nouveau m’y tenir correctement Merci de votre patience]

Le bossu se détendait un peu, finalement, bien que la Dame fût une grande Dame et qu’il ne devait pas oublier à qui il s’adressait, l’accueil était courtois et fort amicale.

Il tend son verre et trinque aussi, puis reprend la parole.

Je suis venu ici pour voir une mère et son nouveau né, la politique reprend ses droits, décidément à Angers comment s’en éloigner ?
Je m’excuse d’avoir confondu vos charges, je suis moi-même un peu perdu avec toutes mes activités, même si elles ne sont jamais officielles.

Il sourit à la Dame et espérant ne point la lasser, poursuit :

J’ai eu la chance de voir la Reyne en taverne ainsi que Messire Juju et ma grande amie Smartfluid. Mes activités présentes, hélas ne me permettent pas de m’afficher en public avec mes amis.
Messire Di Juliano semble avoir rajeuni et se porte à merveille ce dont je me réjoui, il c’est même souvenu de moi ce qui fut un honneur. Je plains grandement la Reyne qui a du trouver cet accueil pompeux et surtout bien mesquin.
Un léger voile de tristesse traverse son regard.

Messire votre époux avec qui je discute souvent politique, m’a appris son départ, je l’ai assuré que bien que modeste bossu d’Angers, je ferais mon possible pour vous, si vous le demandiez.
Bien peu de personnes en Anjou ont appréciées son Altesse royale et son cortège à sa juste valeur, comme la dit une amie lors du bal donné à Angers, beaucoup auraient préféré en faire une monnaie d’échange.

Il goûte, un peu de ce vin de Loire au parfum capiteux, apprécie en connaisseur et marque d’un sourire son approbation à la qualité du breuvage proposé.

Je suis fort aise d’entendre Rose de réveiller, ma visite avait pour but de vous voir et aussi…Il fouille dans sa besace et en sort un petit cheval à bascule en bois, un petit jouet pour la main d’un enfant. Il sort également un Rose en bois, sculptée grossièrement.

Je me suis permis de fabriquer ces babioles à temps perdu, le cheval pour votre fils, la rose, pour la Demoiselle du même nom. J’ai pris garde de ne pas faire d’angles saillants, elle pourra jouer avec. Je vous les donne, à l’appréciation de la maman.